Sonner à une porte, s’enfuir en courant. C’est un jeu pas bien méchant auquel pas mal d’enfants se sont essayés depuis des lustres, histoire de se faire peur. Mais pour Jérémy*, cette blague de potache commençait à devenir tout simplement exaspérante.
« J’habite avec ma compagne tout près du collège de Nozay. Les élèves qui partent en cours de gym passent souvent devant la porte de notre appartement et régulièrement ils lancent des petits cailloux sur nos carreaux ou cognent sur notre porte d’entrée avant de détaler », raconte le jeune homme âgé de 25 ans.
« J’ai décidé de passer à l’action »
Depuis 3 ans, toutes les semaines, l’histoire se répète comme si les collégiens se donnaient le mot et se lançaient ce défi. « A plusieurs reprises, j’ai demandé aux professeurs d’éducation physique que je croisais d’intervenir. J’ai rencontré le principal du collège pour lui faire part de mon agacement. Un mot inscrit dans les cahiers de correspondance a été adressé aux parents. Mais rien n’y a fait. Pour eux, ce n’était pas le dossier du siècle », souffle-t-il à la barre du tribunal correctionnel d’Evry-Courcouronnes.
Le 22 octobre dernier sur le coup de 16h30, Jérémy a décidé de passer à l’action. Encore une fois, trois collégiens rejouent la même scène et se carapatent dans la foulée, mais cette fois-ci avec Jérémy sur leurs talons. Ils les rattrapent près d’un arrêt de bus et commencent à leur passer une soufflante.
« Comportement inacceptable »
Il connaît bien l’un d’entre eux, et lui demande fermement de le suivre, de monter dans sa voiture garée non loin : « Je voulais l’emmener chez ses parents pour qu’il comprenne une bonne fois pour toute que son comportement était inacceptable », avoue le jeune homme.
Par la suite, il voulait en faire de même avec les parents des deux autres garçons dont il ne connaissait pas l’adresse. Mais à 17h, toujours accompagné du collégien, il trouve porte close. Il décide alors d’attendre leur retour du travail en installant chez lui l’adolescent devant une console de jeux.
Une alerte pour enlèvement
A l’extérieur les deux autres mineurs encore secoués par la réaction véhémente de Jérémy croisent une animatrice de la ville et lui racontent que leur copain a été enlevé par un adulte. Et tout se met en branle.
Auditionnés à la gendarmerie de Nozay, les deux collégiens un peu dépassés par la tournure des événements parlent de violences physiques, de séquestration, décrivent le véhicule de l’agresseur supposé. Une alerte enlèvement est aussitôt déclenchée. Un hélicoptère de la gendarmerie survole les routes de la circonscription.
A 18h, les gendarmes interpellent Jérémy à son domicile et le placent en garde à vue. « J’ai connu une enfance difficile. J’ai commis quelques actes que je regrette aujourd’hui. Ça commence toujours par du chapardage et après on peut très vite tomber dans la délinquance. Je voulais leur donner une leçon d’éducation », se justifie-t-il pour expliquer sa réaction jugée « disproportionnée » par le procureur de la République et les parties civiles dont l’une lui réclamait 8 500 euros de dommages et intérêts.
Deux mois d’emprisonnement
Me Nathalie Langlois-Thieffry, qui défendait les intérêts du prévenu, s’est efforcée lors de sa plaidoirie très circonstanciée et précise, de réclamer la relaxe pure et simple de son client.
« Je ne sais pas ce que fait ce dossier devant le tribunal correctionnel. Les qualifications qui sont retenues contre mon client sont justes nauséabondes au regard de la réalité des faits », a-t-elle rappelé.
Elle a été suivie par le tribunal qui a condamné Jérémy pour violences simples sur mineur à deux mois d’emprisonnement sans mandat de dépôt alors qu’il risquait jusqu’à 10 ans de prison selon les qualifications pénales retenues à l’origine contre lui.
(*) Le prénom a été changé.
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