Le montant de l’investissement est mirobolant. Data4, plus grand opérateur français de centres de données informatiques (« data centers »), a présenté vendredi 16 mai 2025 à Nozay (Essonne) son nouveau projet qui représente un investissement chiffré au total à deux milliards d’euros : la création d’un grand site comprenant plusieurs de ces centres de données et entièrement dédié à l’intelligence artificielle (IA).
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Ce site baptisé « PAR03 », car il s’agit du troisième créé par l’entreprise en régions parisienne, devrait devenir « plus grand campus de data centers » de France en matière d’IA lors de sa mise en service prévue en 2027. Ces importantes capacités de stockage et de traitement de données sont appelées à servir à des grandes entreprises ainsi qu’à l’écosystème du pôle de recherche et d’innovation de Paris-Saclay, situé à seulement quelques kilomètres.
L’entreprise Data4, basée depuis sa création en 2006 sur la commune voisine de Marcoussis où elle a déjà implanté plusieurs data centers, va construire ses nouvelles infrastructures sur le site de l’ancien siège social de Nokia (ex-Alcatel également), grâce aux fonds mis à sa disposition par son actionnaire, l’entreprise canadienne de gestion d’actifs Brookfield. Les bâtiments qui subsistaient depuis le départ de Nokia pour Massy en 2022, dans un contexte de difficultés financières pour l’entreprise finlandaise, ont été rasés en début d’année.
Ancien moteur économique du secteur, le site a « marqué la mémoire collective et produit jusqu’à 5000 emplois », a notamment rappelé le maire de Nozay Didier Perrier (sans étiquette), par ailleurs président délégué à l’accompagnement de l’entrepreneuriat ainsi qu’à l’eau potable au sein du conseil de l’agglomération Paris-Saclay. Data4 estime que la mise en place de « PAR03 » permettra la création de 1000 emplois directs et indirects.
Un enjeu de « souveraineté » et de « réindustrialisation »
« Ce n’est pas juste un nouveau site industriel à Nozay, c’est un site qui prépare l’avenir » par son caractère « stratégique », a de son côté fait valoir le ministre délégué au Commerce extérieur et conseiller régional (Renaissance) d’Île-de-France Laurent Saint-Martin, présent lors de la présentation du projet. Le ministre a souligné l’importance pour l’État de soutenir les acteurs français dans un secteur de rude concurrence (américaine et chinoise notamment) car « la question des data centers, c’est la question de savoir qui va être souverain de ses données ».
« Il est indispensable de construire un champion français du numérique » pour garantir la « souveraineté française » tout en participant à « l’enjeu de réindustrialisation », a abondé Oliver Micheli, président-directeur général de Data4.
Le dirigeant a également rappelé l’attachement de son entreprise à son implantation en Essonne depuis près de 20 ans : « On a été disruptifs en allant dans le sud de l’Île-de-France alors que tout le monde allait à Paris ou dans le nord de la région. Aujourd’hui, tout le monde veut avoir un data center en Essonne ».
Les habitants bientôt consultés, certains disent leurs réticences
Malgré l’enthousiasme des acteurs autour du projet de site de Nozay, le maire a rappelé que « le permis de construire n’est toujours pas signé ». En cause : la nécessité de mener des consultations auprès de la population ainsi qu’une enquête publique. Car les data centers font rarement l’unité là où ils s’installent.
En Île-de-France, des collectifs d’habitants se sont formés pour lutter contre des installations souvent bruyantes, parfois trop proches des habitations ou encore émetteur de pollutions aux particules fines. C’est le cas en Essonne, à Wissous, où la ville et les habitants se sont battus contre un projet d’agrandissement du data center local. Ils ont finalement été déboutés par la cour d’Appel de Versailles.
Le maire de Nozay reconnaît qu’un certain nombre de ses quelque 4400 administrés lui ont fait part de leurs réserves. « La question qui se pose c’est celle de l’accompagnement au changement. Il faut qu’on arrive à changer la ville sans lui faire perdre son caractère rural, sans perdre notre marque de fabrique qui est celle du ‘petit village sympa’», souligne-t-il.
Mais Didier Perrier croit en la possibilité d’une cohabitation bénéfique entre les data centers et les habitants de sa commune : le site est assez excentré pour que le bruit et la pollution n’affectent pas trop les habitants, et des précautions techniques doivent être prises sur le futur site pour limiter les nuisances. Dans les années à venir, le maire veut par ailleurs construire un nouveau quartier composé de 600 logements dont le chauffage serait issu de la « chaleur fatale » dégagée par le futur campus. Un projet qui pourrait permettre de facilité l’adhésion de la population. Avec Data4, « jusqu’à aujourd’hui, je suis écouté », salue l’édile, qui prévient toutefois, « si je suis plus écouté, il n’y aurait pas de permis de construire ».
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Ce post a été sélectionné par le staff de asnozay.fr sur internet pour la seule raison qu’il se présentait dans les colonnes d’un blog consacré au thème « Association Spoortive de Nozay Essonne ». Le site asnozay.fr a pour but de publier certains articles sur la thématique Association Spoortive de Nozay Essonne développées sur le web. L’article initial a été reproduit du mieux possible. Afin d’émettre des remarques sur ce dossier autour du sujet « Association Spoortive de Nozay Essonne » veuillez contacter les coordonnées indiquées sur notre site. Consultez notre site asnozay.fr et nos réseaux sociaux afin d’être au courant des prochaines parutions.